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« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire », a dit un sage.


samedi 16 janvier 2016

Les premiers flashes après une émission VOA

Je me réjouis d'avoir pris part hier, vendredi, 15 janvier à l'émission de la VOA, Voix de l'Amérique, qui voulait accompagner par une information ciblée la proclamation du verdict rendu ce même jour à Gitega contre les officiers accusés de putsch (13 mai 2015).
La VOA voulait aussi tenter de comprendre ce qui se passe autour du report sine die de la date de la reprise du processus de dialogue conduit par l'Ouganda et qui était attendu à Arusha ce même vendredi, 15 janvier.
J'ai été parmi les 3 heureux invités de cette émission. Mes deux co-invités étaient le Pr Paul Nkunzimana, président d'un parti politique, qui veut prendre part à la dynamique d'Arusha et M. Mugwengezo, le porte parole du CNARED, le collectif d'organisations en lutte contre le 3ème mandat du Président Nkurunziza.
J'étais invité avec ma casquette de fondateur du CIRID, dont je dis très clairement et sans qu'il n'y ait aucune confusion qu'il est indépendant, apolitique, non confessionnel (art. 1 à 3 des statuts) depuis bientôt 20 ans (en mars 2016), mais que certains veulent voir - quand il s'agit du Burundi - dans un positionnement partisan, comme vient de me le faire sentir en privé un facebokeur, lequel m'a envoyé un flash privé du genre : Mbega bwa bundi nawe uri... (veuillez compléter vous même, comme vous voulez...)

Le CIRID est burundais, africain et international

Notre organisation est burundaise, parce qu'elle a créé une antenne nationale reconnue par la loi du pays. Elle est africaine car nous avons une dizaine d'antennes dans dix autres pays. Elle est internationale, car nous sommes reconnus comme étant un acteur qui fait partie de la mouvance des organisations participant à la réalisation des idéaux des Nations Unies¨.
On nous appelle pour cela "Organisation de la Genève internationale"... C'est correct.  Car c'est vrai.
Nous sommes d'ailleurs à ce titre détenteur d'un statut consultatif spécial auprès de l'Ecosoc, la Commission économique et sociale de la famille onusienne.
Ce profil nous interdit d'avoir des partisanneries semblables à celles qui minent la société civile burundaise. Et quand je suis invité par les médias, j'appelle le chat un chat et je défends toujours la ligne force à l'origine de mon action.
En matière de dialogue par exemple, ma ligne est la suivante : s'il est inclusif, ce dialogue doit avoir lieu partout où se trouve une communauté burundaise notamment dans l'arrière pays, bien souvent ignoré. en ce sens, j'apprécie ce qui est prévu dans nos collines et si ce projet vient du Parti présidentiel, pourquoi pas?
Quand le Cenared proclame que ses leaders ont peur pour leur sécurité, je les comprends parfaitement. Le climat qui règne à Bujumbura ne garantit pas grand chose pour un opposant radical ayant de surcroit des antécédents connus. 
Mais je leur rappelle en même temps que la médiation sous Mandela (et dans l'esprit d'Arusha dont ils se réclament!) est sensé se laisser rapatrier au Burundi pour que la consolidation de la paix aille dans le long terme, pas selon les voies dictées par "la politique du ventre" dont je parlerai encore dans notre rapport sur notre Projet "Graines de dialogue" que vous allez bientôt découvrir.
Et puis je rappelle : le Projet "Cadres de dialogue" lancé conjointement par le Burundi et l'ONU en 2007, et qui a fait le tour de tout le pays a décidé, lors d'un forum final à Gitega fin novembre 2009, que les Barundi devraient apprendre à dialoguer, se réunir chaque année pour évaluer la mise en œuvre de ce projet et lancer de nouveaux défis rassembleurs. Pas en créant des rébellions armées ou des manifestations qui tournent au vinaigre sanglant ou qui recherchent le retour à des périodes dépassées, celle par exemple de systèmes de transition basés sur des alternances ethniques dans un pays ayant déjà réalisé une expérience démocratique de plus de 20 ans et  qui demeure incapable de réaliser un recensement ethnique digne de ce nom. J'aimerais rester têtu sur ce point.

Par contre, s'il  y avait un combat à soutenir, c'est celui visant à chercher les moyens d'assurer la sécurité de ces négociateurs / dialogueurs. Et vu leurs capacités de projection dans la communauté internationale, cela ne devrait poser de problèmes majeurs s'ils veulent se retrouver un jour chez eux, au Burundi, leur pays natal. 
Je suis même d'accord que l'on ouvre un sérieux débat sur l'opportunité d'une amnistie générale, qui viendrait pacifier les cœurs, à condition que chacun, dans les camps qui s'affrontent, proclame solennellement le refus de l'usage de la violence, y compris celle pratiquée par les appareils d'Etat.

Voilà ce que je défends quand je parle aux médias.

1 commentaire:

  1. je Vous suis tout a fait, monsieur Hakizimana,
    alors mes preoccupations sont les suivantes:
    1. le Murundi wo ku gatumba n'est pas au niveau de comprendre les enjeu de ce dialogue de haut niveau.
    2. l'analyse aussi subtile que celle que vous nous faites, je doute fort que la classe politique puisse s'efforcer s'y soumettre
    3. admettre qu'il y a des envies non avoues dans ces "politiciens" (de la mouvance que dans l'opposition) est un grand exercice non moins intelectuel. alors devrons-nous conclure qu'il y a une mediocritE dans la classe politique?

    Alexandre. Votre acolyte

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