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« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire », a dit un sage.


jeudi 13 décembre 2012

Dialogue sur « l’Affaire Mwambutsa » à Genève : c’était difficile mais réalisable

J’ai eu chaud ce vendredi là. En tant que fondateur d’une institution de dialogue, j’avais tenté de donner la parole aux protagonistes du dossier Mwambutsa, qui a fait couler l’encre que l’on sait. La modération du débat a été confiée à un sage de la communauté africaine de Genève, M. Jean Martin Tchaptchet, écrivain et ancien fonctionnaire du BIT, dont le savoir faire a été unanimement apprécié. Je l’en remercie ici.  
Je me fais donc l’agréable devoir de constater que le séminaire a atteint le caractère international que nous lui voulions, réunissant des amis venant de Belgique, France, Italie, Congo, Cameroun, Suisse, Roumanie, Sénégal, Guinée, etc.
Il portait sur la problématique soulevée par le processus litigieux d’exhumation de la dépouille du Roi Mwambutsa IV du Burundi, mort et enterré à Meyrin en 1977 et qui n’a pas pu être rapatrié comme Bujumbura le souhaitait en mai dernier, soulevant le contentieux dont nombre d’entre vous avez été informés.
En organisant ce séminaire, nous voulions faire parler les deux parties, prendre la mesure des retombées que ce contentieux a soulevées à plusieurs niveaux. Nous voulions en particulier explorer les opportunités existantes pour qu’une solution mutuellement profitable et négociée par les deux parties soit examinée, dans l’intérêt de la réconciliation nationale au Burundi, indépendamment, par exemple, de l’issue judiciaire de l’affaire.
 Nous étions motivés par le fait que ce dossier a pu mettre à l’ordre du jour un certain nombre de questions restées taboues à cause des difficultés que rencontre encore notre pays sur son chemin des mécanismes de justice transitionnelle attendue en vain depuis plus de onze ans par le peuple burundais et la communauté internationale.
Ce dossier et ses retombées vont au-delà …
Finalement, il s’est avéré que les points de vue exprimés par les deux parties restent inconciliables pour l’instant. La chaise laissée vide par les représentants de notre gouvernement n’arrange évidemment pas la situation.
Car indépendant de l’issue judiciaire de l’affaire, celle-ci va laisser des stigmates, en particulier sur le terrain politique sur lequel le juge ne va pas forcément agir. Les personnalités de la Genève internationale présentes à cette occasion se sont montrées assez regardantes, bien que la plupart d’entre elles soient loin d’avoir les informations que nous avons sur cette boîte de pandore que l’on a ouverte sans avoir mesure son contenu explosif.
C’était d’ailleurs un des buts visés par cette initiative : débuter un exercice de communication sur ce sujet délicat.
Le séminaire a pu néanmoins montrer que les deux parties, chacune en ce qui la concerne, doivent être conscientes de la dimension nationale, africaine et internationale des enjeux. La Genève internationale, et avec elle, la Berne fédérale, a été identifiée comme un lieu où ce dialogue peut avoir la chance de mûrir et de porter, tôt ou tard, si l’on s’y met.
Reste donc une question : la Suisse qui joue déjà les premiers rôles dans la stratégie internationale de consolidation de la paix au Burundi, va-t-elle voir les choses dans ce sens ?


Vue de la salle, Genève, Rue de Varembé 1, le 7 décembre 2012



La Princesse Esther Kamatari, avec Mme Julien Ramadoo, un de ses  avocats 



Louise Muhirwa fille de la Princesse Rosa-Paula Iribagiza, Anne-Marie Ndenzako, fille de la Princesse Régina Mwambutsa, Colette Uwimana et son mari Berete






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