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« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire », a dit un sage.


dimanche 13 octobre 2013

Il y a 52 ans, le « Lumumba Burundais » était assassiné : Un message toujours actuel


De g. à dr. : Rwagosore, son petit frère Charles le futur roi Ntare V et leur père le Roi Mwambutsa IV en compagnie du dernier représentant de la Belgique coloniale, Jean Paul Harroy
Le 18 septembre 1961, au soir de sa victoire électorale, le prince Louis Rwagasore, Héros de notre indépendance a surpris ses adversaires politiques, y compris les parrains de ces derniers en déclarant que cette victoire-là était aussi celle de tout le monde, y compris les rivaux du camp ennemi. Il est allé jusqu’à mettre en garde tout « excité » de l’entourage Uprona qui, par arrogance, gâcherait le fruit civique de l’heureux tremblement de terre politique qui venait de se dérouler.
Le fils aîné de Mwambutsa a même fait des fleurs à la Tutelle, remerciant Bruxelles pour des gestes positifs posés en accomplissant  la mission que l’ONU avait assignée aux Belges.
Les témoins savent en particulier qu’il s’est aussi adressé à une autre occasion, aux opérateurs économiques ex-coloniaux en les assurant qu’ils avaient de la place dans la reconstruction du pays. Il a terminé son discours du 18 septembre en déclarant : Vous nous jugerez à nos actes et votre satisfaction sera notre fierté.
L’attitude de Rwagasore, du début à la fin, était celle d’un Prince. Je veux dire en kirundi : « Yari Umuganwa koko »…
Car, quand on parle de quelqu’un de cette manière, dans la culture burundaise ancienne, cela signifie que l’homme avait une générosité sans exclusive, un rang au dessus de tout soupçons, de toutes les partisanneries.
Il parlait pour tout le peuple et avait décidé de mettre de côté toutes les rancœurs d’une campagne électorale électrique.
Quand, il y a donc exactement 52 ans, en début de soirée, sur la terrasse de cet Hôtel qui porte toujours l’acronyme de Tanganyika,  ce bel héritage s’est effondré suite à un assassinat commis par un  tueur à gages grec, lui-même soudoyé par une main jusqu’à ce jour non encore pointée du doigt, qui a profité des rivalités sanglantes qu’il y avait entre nos Batare et nos Bezi, c’est une page de notre histoire qui s’ouvrait et qui se fermait en même temps.
Je veux d’ailleurs dire que certains parmi nos Historiens doivent se sentir dans leurs petits souliers. Certains en effet ne savent pas aujourd’hui expliquer avec des mains propres le face à face que nous exprimons quand nous affichons notre désir de vérité ; quand concrètement nous voulons comprendre comment le Burundi a frôlé une catastrophe générale si le Roi Mwambutsa (toujours-lui ![1]) n’était pas intervenu magistralement pour dire à peu près ceci : « la meilleure consolation que je demande à mon peuple durant ces heures sombres, c’est de garder la dignité, le calme et d’éviter toute vengeance. »

Je ne comprenais rien du tout
Ecolier de 2ème année primaire, je n'avais que 7 ans. Je n’avais rien compris lorsque le Front commun déversait sur nos campagnes les flyers financés par la Bruxelles coloniale.
Je ne comprenais rien du tout, à part le fait que j'observais comme tous les enfants KIGANDIENS[2] de mon âge, natifs de ce qui fut le terroir fondateur de l'Uprona, qu'on était en face d'un homme fort peu ordinaire. Je ne croyais même pas qu'il était mortel comme vous et moi, ainsi que je le confie à mon jeune collègue de la TV Héritage de Bujumbura  (Ecouter ici : (http://www.youtube.com/watch?v=XvmwWqFqbDk).
C'est plus de 50 ans plus tard que je réalise la profondeur historique (inégalable) du message que le héros de notre indépendance a prononcé. L'urgence de revenir à ses paroles comme le suggère le Pr. Ntibashirakandi :   


[1] Sa dépouille exhumée illégalement le 15 mai 2012 est toujours bloquée, à Genève, sous scellé de la Police dans les sous-sols un immeuble funéraire en attendant – dans une indignité inexplicable - la fin de ce procès qui a défrayé la chronique à la veille du cinquantenaire de l’année dernière.
[2] Du nom Kiganda, nom de l’une des trois capitales dynastiques du Burundi monarchique. C’est ici que s’est conclu le traité dit « Traité de Kiganda », qui fut un acte germano-burundais de paix intervenu le 6 juin 1903, mettant fin, au prix d’un sacrifice humain – la mort volontaire du héros Bihome - à la guerre que le roi Mwezi Gisabo avait décidé de livrer à l’Allemagne impériale et coloniale de la Deutsche-Ost-Africa.

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