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« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire », a dit un sage.


jeudi 31 octobre 2013

Sur le conflit judiciaire qui oppose à GENEVE les familles princières du Burundi suite à l’exhumation illégale de la dépouille du Roi Mwambutsa



Le CIRID, organisation africaine et internationale spécialisée dans la création d’espaces de dialogue pour la paix et la réconciliation, tient à rappeler, ce jour, que le dossier relatif au sort des restes du Roi Mwambutsa IV du Burundi. Décédé il y a plus de 36 ans à Meyrin (Genève) et enterré au cimetière de Feuillasse (commune de Meyrin) avant d’être exhumé illégalement le 15 mai 2012, en violation d’un testament dûment notarié et que le défunt monarque avait laissé, Mwambutsa repose toujours depuis plus de 500 jours dans les sous-sols de l’entreprise funéraire Murith SA sous scelle suite à un jugement du 10 juillet, rendant justice à la Princesse Esther Kamatari qui a porté plainte devant les juridictions le 24 mai, au lendemain de l’exhumation contestée.
Le Tribunal cantonal de grande instance et le procureur général, M. Olivier Jornot, se sont donc saisi de l’affaire. Selon nos informations, les parties en présence ont été récemment saisies pour qu’ils se prononcent sur la suite à donner à l’affaire. Après le jugement du 10 juillet, le gouvernement du Burundi a en effet mandaté officiellement l’Etude genevoise de Me Alain Marti pour que celle-ci représente les intérêts de Bujumbura dans ce dossier, de même que ceux de la partie défenderesse mise en cause par la démarche de la Princesse Kamatari.
Il se dégage des réponses données par les parties à ce conflit judiciaire qu’il y a un souhait de voir l'affaire soit jugée rapidement, chaque partie argumentant, évidemment, selon sa manière.


A notre manière, et dans notre idéal de rappeler que la Genève internationale peut offrir son espace pour un dialogue sur une telle problématique, nous organisons le Festival BeatForPeace qui s'ouvre ce jeudi soir à Vernier à l’ABARC. Le festival continue demain, vendredi, 1er novembre, au Palais des Nations avant une CEREMONIE OFFICIELLE à 17:00 à Webster University en présence du Conseiller d'Etat Pierre Maudet. Le ministre genevois s’exprimera sur le thème du festival en préambule à une intervention, - via Skype depuis Mogadiscio - du Président de la Somalie (ce pays étant un invité d'honneur de notre Festival aux côtés du Canton d’Argovie). Progr. complet sur www.cirid.ch.
  
Le CIRID, co-organisateur de ce festival, a tenu à inviter la Princesse du Burundi, Esther Kamatari, active dans le dossier Mwambutsa qui sera présente ici pour ses contacts et aussi pour animer un workshop sur le dialogue pour la paix prévu dans le cadre du festival BeatForPeace.
Pour toute information : Tél. +41 79 534 3711 (Gebnève), Bujumbura Tél +257 834 090 – info@cirid.ch
La position du CIRID dans cette affaire
Ainsi que nous le souligner, sur les ondes de la Radio Isanganiro (écouter sur ce lien : http://www.isanganiro.org/spip.php?article5436), le tout montre encore une fois de plus que nous sommes en face d’une affaire très complexe dans laquelle les aspects judiciaires vont de pair vont avec les retombées d’ordre politique, ayant trait à la situation délicate dans laquelle se débat le Burundi.
Le pays est en effet confronté à la difficile mise en place d’une commission Vérité Réconciliation vainement attendue depuis plus de 12 ans et que tous les gouvernements successifs ont préféré ignorer, malgré l’insistance de l’opinion publique, y compris celle de la communauté internationale.
Les intérêts de la Suisse, où tout se joue sont aussi en jeu, si l’on regarde le rôle pivot que Berne porte sur la réconciliation au Burundi depuis l’éclatement de la crise de 1993 et sa part dans la gestion de ce conflit ne fait l’ombre d’aucun doute à divers égards.
Il faut savoir, ainsi que la commune de Meyrin, est au cœur d'une plainte engagée contre elle pour avoir collaboré à l’exhumation illégale du 15 mai.
La diplomatie suisse, saisie de cette affaire par les protagonistes des deux camps est donc assez gênée, car cette affaire pourrait avoir des interférences dans la stratégie de consolidation de la paix au Burundi où Berne joue un rôle considérable.
La Suisse, en effet, occupe, depuis New York 2007, à la demande du Conseil de sécurité ONU, un rôle à la tête de ce que l'on appelle la « Configuration Burundi » à la Commission de consolidation de la paix. Elle parraine à ce titre le programme pluriannuel de reconstruction politique, économique et social adopté lors d’une conférence des donateurs à Genève, où le dossier Mwambutsa a été évoqué en coulisse, le 30 octobre 2012 par le ministre burundais des Affaires étrangères en présence de l’ambassadeur de Suisse à New, M. Paul Seger.

Retombées d’ordre géopolitique sur l’Afrique des Grands Lacs

Autour de ce dossier - comme sur bien d'autres en ce moment précis - se joue en réalité les rivalités ethno-corporatistes qui entretiennent le phénomène de l'impunité, menaçant par effet de contagion les efforts de la communauté internationale en Afrique des Grands Lacs.
Tout ceci expose cette région à de nouvelles instabilités alors même que la guerre n’a pas cessé dans le Nord Kivu congolais et que la méfiance entre Kigali et Kampala devient un autre sujet de grande préoccupation à travers l’East African Community dont fait partie le Burundi. (Lire la suite dans l’encadré ci-contre)

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