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« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire », a dit un sage.


dimanche 6 avril 2014

Vingt ans après, Ntaryamira mérite mieux

Pour l'amour que je dois à la vérité, je voudrais dire quelques mots sur cet attentat qui a fauché le Président Ntaryamira lors de la nuit tombante ce 6 avril 1994 à Kigali. Le décor de ce drame est simple à piger. Tout avait commencé vers la fin 1993. Après les obsèques officielles qui ont lieu pour dire adieu au Président Ndadaye, après aussi l'échec de la main tendue que des non putschistes de l'ETat major militaire de Bujumbura ont proposé aux rescapés du Sahwanya dans une ultime tentative de retour plus raisonnable l'ordre constitutionnel, le débat s'est orienté vers la logique armée, qui a vu ce qui est devenu aujourd'hui le CNDD-FDD. Après une longue histoire de tractations, de factions et de défections sur lesquelles je préfère revenir un autre jour. Car pour l'instant, je préfère consigne sur ce blog les lignes que je viens d'écrire, en réaction à un post de ce jour commenté par mes amis facebookeurs. Voici le post en question.


Mes chers amis, quand la vérité sera dite sur l'attentat qu'il faut bien appeler UN ATTENTAT terroriste (selon les goûts de nos jours) qui a emporté la vie du Président Ntaryamira et deux parmi nos ministres de l'époque, vous saurez que 1994 n'a pas seulement été noir pour le Rwanda, mais tout autant pour le Burundi, la différence étant que dans le premier cas, la justice a bougé et que dans le second, on en reste encore à d'inadmissibles compromissions.

En effet, voyons :

1) Quand vous saurez que la conférence du 6 avril à Dar-Es-Salaam préparée à l'instigation de la présidence burundaise depuis février précédent, à la veille de la première sortie présidentielle du 12 février à Kigoma, soit d'ailleurs quelque 12 heures à peine après que l'Agronome Président ait remanié un gouvernement qu'il venait de nommer la veille;
2) Quand quelqu'un arrivera à vous expliquer pourquoi d'autres membres de la délégation Ntaryamira de ce jour-là (un autre ministre et un autre homme clé de l'entourage de notre président), ont réussi à refuser (pardon... je veux dire... à "éviter" de monter dans le "Falcon 50" mortuaire du Chef de l'Etat rwandais;
3) Quand vous saurez pourquoi certains parmi les ténors bénéficiaires immédiats de l'attentat ont préféré crier, la nuit même du 6 avril, sur tous les toits en assurant que l'attentat n'en était pas un, que ce n'était qu'un accident qui ne visait nullement celui qui était sur la liste protocolaire la 6ème personnalités du Bureau politique du Frodebu au lendemain de l'assassinat de Ndadaye;
4) Quand quelqu'un vous expliquera pourquoi la Cour constitutionnelle issue des reliques d'un passé trop connu décide sans se gêner de ne pas reconnaître un chef d'Etat issu de la plus grande crise existentielle de notre histoire après 1972 (mais avant de devenir la plus longue et la plus dévastatrice en termes de vies brisées pour très longtemps) alors même qu'on cherchait à imaginer tout ce que le Ciel nous proposerait pour émerger du grave trou créé par l'innommable du 21 octobre 1993;
5) Quand enfin quelqu'un nous dira comment une maison d'assurance aussi respectable que la LLoyds peut (via cet avocat connu de nos palais de justice, qui fait d'ailleurs tellement de bruits sur nombre d'autres cas comme un magnifique donneur de leçons ), indemniser les familles des disparus burundais, sans que personne, jusqu'à ce jour, parmi nos dirigeants, ne trouve anormal - 20 ans après - qu'il est indécent de continuer à vomir par ce silence indigne sur le Natif de Rushubi, assassiné à l'époque où des tribunaux pénaux internationaux se créent à la vitesse grand V, mais où manifestement l'on trouve un e parade pour tricher en confiant le procès à cette hypothétique Commission Vérité dont on sait depuis 12 ans qu'elle ne verrait jamais le jour ( du-moins jusqu'à l'heure où j'écris ces lignes), alors Madame, Monsieur, vous pourrez un jour comprendre... Comprendre pourquoi... Pourquoi la justice ne bouge pas... Alors que tous les faits têtus / accusateurs n'attendent qu'un procureur engagé (pas forcément un érudit, mais juste un volontariste visionnaire) pour réparer la Vérité...
Et pacifier enfin les cœurs de nos enfants inquiets face à ce foutoir dans lequel on les engage, en leur refusant ce à quoi ils ont droit : Savoir VITE ce qui s'est passé et tourner VITE cette sale page...

NIMUGIRE AMAHORO N'AMAHOND

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