Le
15 mai 2012, à Genève, à 08:30, deux agents communaux, sous la
surveillance de leur chef adminstratif chargé de la gestion du
cimétière de Feuillasse, dans la commune suisse de Meyrin, exhumaient les
restes du Mwami Mwambutsa Bangiricenge dit Rubangisha du Burundi,
décédé il y a 35 ans plus tôt dans la Cité de Calvin, où des
amis qui le côtoyaient comme le Français Philippe Decraene
l'appelaient “le
citoyen de Genève”
(In Le
Monde 14-15
novembre 1976)
Bujumbura
voulait, selon le discours des autorités, envisager le rapatriement
des restes de la dépouille mortuaire de l'ancien monarque dans un
objectif de réconciliation. L'initiative faisait partie du décor de la célébration du 50ème anniversaire de l'indépendance en juillet 2012.
Seulement
voilà : au moment où un vol BrusselsAirlines s'apprêtait à
embarquer le cercueil, la ministre Isabel Rochat, en charge de la
Justice à Genève, et qui était saisie par la Princesse Esther
Kamatari, la nièce du roi (résidant depuis près de 40 ans à
Paris, où elle est l'élue du Conseil municipal à Boulogne
Billancourt), a décidé d'interdire ce rapatriement. Motif :
l'exhumation n'avait pas respecté les procédures d'usage.
Un
conflit judiciaire va alors naître, devenant finalement une Affaire
d'Etat dans laquelle trois parties s'affrontent : le Gouvernement du
Burundi, la Princesse Rosa Paula Iribagiza, l'unique fille encore en
vie du roi défunt et la plaignante citée plus haut.
Ce
que la plupart des Burundais ne savent pas, surtout les jeunes
décideurs d'aujourd'hui, c'est que ce dossier est porteur d'enjeux
exceptionnellement déterminants qui peuvent aider à décanter les
blocages à l'origine du difficile processus de Vérité
réconciliation en panne depuis 13 ans, malgré les insistances de
l'Accord d'Arusha.
Dans
ce dossier, en effet, qui se règle donc en ce moment dans les
tribunaux helvétiques, on y lit des coups bas diplomatiques recensés
aux côtés des trahisons de la Cour et autres tragédies de style
cornélien qui dessinent depuis plus de 40 ans les pages noires du
Burundi postcolonial... Jusqu'aux obscurités actuelles.
Après
avoir suivi cette affaire depuis sa survenance et fort de ses liens
avec cette affaire, le CIRID estime que le temps est venu de briser
le silence entretenu autour de ce dossier que la Libre Belgique du 20
juillet 2012 appelle un “cadeau
du ciel”
pour le Burundi de nos jours.
Il affirme que le dialogue susceptible
de s'engager à ce sujet peut soutenir la volonté de réconciliation
nationale.
D'où ce point de presse (à Bujumbura, Ego Hôtel à 10:00) que l'organisation a programmé pour briser le silence gênant qui s'est imposé autour de cette affaire.
Pour
en savoir plus déjà
- Rapport du séminaire international sur l'Affaire Mwambutsa organisé
le 7 décembre 2012 à Genève. Lien
internet :
http://www.mia-culture.com/article-743-Le.testament.du.roi.Mwabutsa.IV.du.Burundi.une....html
- Articles du blog : http://deo-hakizimana.blogspot.fr
notamment sur les liens suivants :
http://deo-hakizimana.blogspot.com/2012/12/dialogue-sur-laffaire-mwambutsa-geneve.html
et
http://www.cirid.ch/docs/Article%20paru%20dans%20la%20Libre%20Belgique%2019%20juillet.pdf
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