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« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire », a dit un sage.


mercredi 14 mai 2014

Deux ans après l'exhumation conflictuelle de la dépouille royale de Mwambutsa : ce que les Barundi ne savent pas


Le 15 mai 2012, à Genève, à 08:30, deux agents communaux, sous la surveillance de leur chef adminstratif chargé de la gestion du cimétière de Feuillasse, dans la commune suisse de Meyrin, exhumaient les restes du Mwami Mwambutsa Bangiricenge dit Rubangisha du Burundi, décédé il y a 35 ans plus tôt dans la Cité de Calvin, où des amis qui le côtoyaient comme le Français Philippe Decraene l'appelaient “le citoyen de Genève” (In Le Monde 14-15 novembre 1976)
Bujumbura voulait, selon le discours des autorités, envisager le rapatriement des restes de la dépouille mortuaire de l'ancien monarque dans un objectif de réconciliation. L'initiative faisait partie du décor de la célébration du 50ème anniversaire de l'indépendance en juillet 2012.
Seulement voilà : au moment où un vol BrusselsAirlines s'apprêtait à embarquer le cercueil, la ministre Isabel Rochat, en charge de la Justice à Genève, et qui était saisie par la Princesse Esther Kamatari, la nièce du roi (résidant depuis près de 40 ans à Paris, où elle est l'élue du Conseil municipal à Boulogne Billancourt), a décidé d'interdire ce rapatriement. Motif : l'exhumation n'avait pas respecté les procédures d'usage.
Un conflit judiciaire va alors naître, devenant finalement une Affaire d'Etat dans laquelle trois parties s'affrontent : le Gouvernement du Burundi, la Princesse Rosa Paula Iribagiza, l'unique fille encore en vie du roi défunt et la plaignante citée plus haut.
Ce que la plupart des Burundais ne savent pas, surtout les jeunes décideurs d'aujourd'hui, c'est que ce dossier est porteur d'enjeux exceptionnellement déterminants qui peuvent aider à décanter les blocages à l'origine du difficile processus de Vérité réconciliation en panne depuis 13 ans, malgré les insistances de l'Accord d'Arusha.
Dans ce dossier, en effet, qui se règle donc en ce moment dans les tribunaux helvétiques, on y lit des coups bas diplomatiques recensés aux côtés des trahisons de la Cour et autres tragédies de style cornélien qui dessinent depuis plus de 40 ans les pages noires du Burundi postcolonial... Jusqu'aux obscurités actuelles. 
Après avoir suivi cette affaire depuis sa survenance et fort de ses liens avec cette affaire, le CIRID estime que le temps est venu de briser le silence entretenu autour de ce dossier que la Libre Belgique du 20 juillet 2012 appelle un “cadeau du ciel” pour le Burundi de nos jours.
Il affirme que le dialogue susceptible de s'engager à ce sujet peut soutenir la volonté de réconciliation nationale.
D'où ce point de presse (à Bujumbura, Ego Hôtel à 10:00) que l'organisation a programmé pour briser le silence gênant qui s'est imposé autour de cette affaire. 

Pour en savoir plus déjà

- Rapport du séminaire international sur l'Affaire Mwambutsa organisé le 7 décembre 2012 à Genève. Lien internet : http://www.mia-culture.com/article-743-Le.testament.du.roi.Mwabutsa.IV.du.Burundi.une....html

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