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« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire », a dit un sage.


mercredi 14 mai 2014

Combien de temps faut-il encore pour savoir la Vérité?


Cette question m'a torturé comme cet ami facebookeur qui me l'a posé ce dimanche, 11 mai en fin d'après midi suite à un post confié par un autre ami qui dit qu'un génocide peut en cacher un autre à travers notre Afrique des Grands Lacs. J'avais écrit : pour les gens sérieux, notre problème dans notre région est compliqué, encore aujourd'hui, par l'indignation sélective. Une indignation ethniquement et claniquement motivée, instumentalisée, ayant des répercussions jusque dans les agendas diplomatiques internationaux y compris à l'ONU. Cette indignation sélective est aussi encouragée par le deux poids deux mesures appliqué dans les dossiers phares et inoubliables par la communauté internationale. J'observe que même l'Union Africaine n'arrive pas encore à faire mieux.



Exemple : au Burundi, un chef d'Etat élu a été assassiné en 1993. Mais ses assassins présumés semblent avoir de beaux jours devant eux et nos amis de la communauté internationale s'en accommodent. Ces gens-là, ces présumés criminels nous narguent au point de se laisser présenter dans l'arène extérieure du Burundi comme de parfaits panafricanistes, comme des témoins de moralité irréprochables. Parfois ce sont d'ailleurs certaines parmi leurs victimes qui participent à des campagnes promotionnelles dignes d'un autre âge, comme si c'étaient les orphelins qui avaient ce genre de péchés irréparables qu'on appelle crimes contre l'humanité.



Je continue avec mes exemples. Car un autre chef d'Etat burundais, vous le savez, est mort dans l'effroyable catastrophe rwandaise de 1994. Mais non seulement le Burundi s'est montré incapable d'exiger la vérité sur ce drame qui a emporté son Chef, mais il demeure encore, dans une surprise générale dégoûtante, consigné dans les registres d'un Silence programmé. Le silence imposé par la Raison d'Etat. Nos institutions demeurent à ce point paralysées dans leur devoir élémentaire de solliciter pour les familles éprouvées le versement des indemnités reconnues à ces familles que ce sont, encore une fois, les orphelins qui continuent de payer les pots cassés.



Mais le cas Burundi continue de déranger la conscience
Pour rester au Burundi, sachez que le génocide de 1972 est le premier de la série qui, en Afrique contemporaine actuelle est le premier (pas celui du Rwanda intervenu 22 ans après!) à devoir déranger la conscience de l'humanité.

Vous avez cependant compris que peu de mondes se bousculent pour faire au moins comme les Turcs qui aujourd'hui, par la voix de leur premier ministre ont osé... Osé reconnaître la souffrance des Arméniens, après plus de longues générations de négationnisme.
Pour ce qui regarde notre pays, et selon moi, pas seulement en tant que victime, ce serait trop simpliste, mais surtout en tant que faiseur de dialogue, les retards accumulés dans l'installation de la CVR sont trop peu, vraiment trop peu de choses par rapport aux dégâts directs et collatéraux qui continuent d'emprisonner encore les Barundi dans ce que j'appelle encore une gigantesque prison. Ceci jusqu'au sommet de l'Etat, contrairement à ce que vous pourriez croire !


Je proclame que tout le monde ici, en effet, évolue dans le doute et l'incertitude, là où nous avons pourtant accompli des progrès immenses en terme de gouvernance politique.



Mais j'ai ma propre jugeote et je sais que je ne suis pas seul



C'est pourquoi j'écoute avec attention ces cris que je respecte, mais que je n'approuve pas aveuglement, quand ils abordent la question relative aux menaces de ce nouveau "génocide" dont les préparatifs planeraient dans l'air. Bien sûr, la circulation des armes dans la population civile est une triste réalité et personne ne saurait être irresponsable pour nier que des gens meurent de manière totalement inadmissible. Bien sûr les signes négatifs pouvant générer de nouveaux dégâts sont perceptibles, surtout que trop de richesses imméritées à cause de la corruption cohabitent avec trop de pauvreté.
Je sais en outre que la peur gagne du terrain et que la méfiance ambiante caractérise les preneurs de décisions à divers niveaux.


Je crois, pour tout dire, que le peuple cherche une ou des langues libératrices. Notre peuple, qui a déjà tout vu, ne veut cependant pas chercher exclusivement les bons d'un côté et les mauvais de l'autre, encore mois quand cela nous arrive avec le sentiment qu'il s'agit de donneurs de leçons qui minimisent l'importance de leurs propres erreurs, celles par exemple, qui nous viennent du dehors de nos frontières.

Qu'il soit clair donc : le Burundi veut qu'on lui propose des pistes. Ses populations se veulent suffisamment tolérantes pour les entendre souhaiter que des portes de sorties soient montrées à tous les protagonistes... Oui, tous les protagonistes, y compris ces présumés criminels de tous les bords, qui préoccupent nos cœurs éprouvés par ceux qui gouvernent les commandes sensibles de nos establishments depuis l'assassinat du Prince Rwagasore.
En fait, je parle d'une voie libératrice qui évite de se limiter à des lamentations stériles, surtout celles communiquées avec violence et irresponsabilité, comme on peut le voir souvent de nos jours. Iyibize nabi uyima ifu, ont dit les anciens. .



Ceci étant, il faut et il convient de ...



Il nous faut donc des voix qui appellent à des actions. Des actions simples, fédératrices, immédiatement réalistes et réalisables, qui accordent à chacun l'attention à laquelle il a droit.

Ceci étant, il faut avertir que les présumés criminels - tant qu'ils ne sont pas encore blanchis car cela peut bien arriver - n'ont aucune leçon à donner aux générations vierges, celles de nos jeunes / enfants notamment, qui pleurent INCONSOLABLEMENT la médiocrité qui s'est emparée de notre imaginaire quotidien.



Nous devons être, dans ce cadre, COMPREHENSIBLES ET RIGOUREUX à la fois. Juste comme le faisait Mandela quand il discutait avec ses accusateurs de l'apartheid.



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